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Bourrache...Ô désespoir !

Sans mobile série 

 (SOMMAIRE)

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Sans mobile série 1

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                 Mercredi 26 novembre 2014 14:07

           Ma bourrache est en fleur… je m'en aperçu hier en balayant les feuilles d'automne étalées en sarabandes inégales aux couleurs  de saison que fit le vent en jouant avec elles aux aurores sur une terrasse encore humide. Le saviez-vous? La bourrache est une plante bisannuelle… la météo des plus clémentes en cette fin novembre lui aura donné tout loisir d'offrir aux derniers hyménoptères courageux le suc el le parfum émanant du bleu égyptien de ses pétales en pointe serties dans leur corolle mal rasée.

Rien à voir avec une espèce de champignon en touffe sorti on ne sait comment entre deux dalles disjointes, composé d'une dizaine de pieds hauts de dix centimètres mais déjà noircis par une température nocturne incompatible au  développement normal du sujet prenant inexorablement un aspect difforme, rampant et gluant à l'odeur innommable !... que j'éliminais derechef, illico presto, sans tambours ni batterie (de cuisine : c'eut été un comble) en le faisant disparaître subrepticement dans un sac au milieu des feuilles destinées à alimenter mon compost, quitte à rendre ce dernier imbuvable pour les vers de terre. Mais il faut savoir parfois prendre des décisions courageuses : en l'occurrence cacher cette misère noire au milieu du soleil mordoré des feuilles jaunissantes de ma glycine et de mon noisetier en pleine démonstration de leur spécificité de caduques.

Du coup, de champignons… en forêt il n'y a qu'un pas, quelques verstes et une encablure pour me fondre au milieu des chênes et autres pins de mon terrain préféré où je m'abandonnais  encore voici tout juste huit jours en quête d'individus aux saveurs boisées.

Fin de saison cependant, après une courte période plutôt faste où ceps et bolets se bousculaient pour atteindre mon panier trop petit, quelques golmotes (amanitas rubescens) en sursis respiraient avec peine sous des toits de feuilles alourdis par l'humidité et les brindilles éparses quand leur pied fragile n'était pas sectionné par de petites limaces grises - deroceras reticulatum pour les intimes - en mal de distractions culinaires.

Peu de représentants, du moins comestibles pour ne pas dire succulents, en cette fin de saison gâvraise 2014. Peu de représentants "comestibles" dis-je donc ou reconnus comme tel par votre serviteur qui se fait une gloire (pas encore posthume… attendez un peu!) d'en nommer quelques uns par leur nom autre que générique, mais étonnamment de nombreuse espèces jusqu'ici jamais vues sous cette latitude.

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir à mes pieds, non pas la lépiote élevée que tout le monde connait et apprécie, même pas celle dite "déguenillée" beaucoup plus rare, mais une toute nouvelle au nom évocateur de "baleine inversée" (umbraculiformis) ayant effectivement la forme et le port du parapluie retourné par un coup de vent intempestif! Deux pas plus loin je me vois interloqué à la vue d'une amanite dite "passoire" ressemblant comme deux gouttes d'eau à la "tue-mouches" (amanitas muscaria) par son colori rouge vif mais ponctué de trous noirs (amanitas foramenigrum) à la place des points blancs syndicaux de l'original. En continuant ma marche sylvestre, mon œil attentif tombe soudain sur un autre échantillon tout aussi surprenant : qui ne connait le gomphide glutineux (Gomphidius glutinosus ) cousin par l'aspect de la nonette voilée (suillus luteus ) mais sans le voile? Eh bien, ce phénomène avait plutôt l'aspect d'un gros pied en tire-bouchon mais sans la poignée de ce dernier, c'est-à-dire sans chapeau du tout, d'où son appellation un peu spécieuse de "gomphide torsadé anti-suidé" ou "gomphidius vortex anti-porcus" pour les initiés.

Et j'allais de surprise en surprise, au détour d'une allée un superbe lycoperdon tabulaire "mensula" ou "petite table" en latin, contrairement à tous les lycoperdons "normaux" qu'ils soient "perlatum", "echinatum" ou "pyriforme" au port en général plutôt arrondi comme toute bonne vesse-de-loup qui se respecte, celui-ci présentait un  sommet effectivement en forme de table rectangulaire. Puis je faillis marcher sur un bolet cramoisi (boletus kermesimus); Dieu sait s'il en existe de nombreuses espèces, du blafard en passant par le chicotin ou l'appendiculé, mais c'est bien la première fois que je découvrais cet exemplaire  au capuchon si rouge que toute personne non avertie prendrait pour un bolet de Satan alors que ce dernier arbore un chapeau de couleur gris livide et n'est rouge que par son pied et ses "tubes" sous-jacents. Ce fut ensuite un clitocybe en forme de fer à cheval (solea ferrea) inconnu à ce jour, puis un hydne verruqueux – le pied-de mouton classique étant comme chacun sait parsemé de fins aiguillons faciles à détacher sous son chapeau et non de verrues -, trois pas plus loin un énorme lactaire en forme de pierre (colossus lapis), dur comme une massue que n'importe quel américain de base et non réfléchi prendrait pour une batte de base-ball.

Je ne vous parlerais pas d'un inocybe gonflant vraiment sans intérêt et donc vraiment gonflant, ni d'une russule falciforme découverte au milieu d'une colonie de charbonnières – mais que faisait-elle là toute seule?!... -,  même pas du satyre à pieds joints qui semble prêt à escalader le blanc mollet d'une vierge égarée. Tout juste vous ferais-je l'honneur de m'attarder sur une très spéciale morille à la queue en panache identifiant à la fois la fraise du duc de Guise et le panache blanc d'Henri IV, sachant tout de même qu'ici n'est pas la région de ces espèces, d'où l'attention particulière que j'en fais et l'assurance de n'importe quel écolo-maniaque qui prétextera du réchauffement de la planète…

Enfin, après avoir croisé un "hypothème filcide", deux ou trois" galernes erectus" et même, poussant en rond comme certaines chanterelles, un troupeau de "figulines rampantes" je sortais des frondaisons non sans avoir écrasé involontairement un minuscule laccaire horizontal – contrairement à tous ses coreligionnaires droits sur leur pied – pour prendre le chemin du retour et dès l'arrivée à mon domicile potasser à nouveau mes encyclopédies traitant de mycétologie.

 

Bien m'en a pris ! Dans mes livres comme sur la toile je n'ai trouvé que les espèces communes habituelles dont vous trouvez les liens en promenant votre souris sur leur nom dans ce texte. Mais en aucun endroit il n'est fait mentions de mes autres trouvailles si particulières et tellement remarquables énumérées ici : amanitas foramenigrum  ou autre boletus kermesimus sont totalement ignorés de la sphère spécialisée dans l'élaboration des dictionnaires idoines. Je me demande dans qu'elle mesure je ne serais pas amené tôt ou tard à proposer mes services auprès de l'académie adéquate pour pallier cette lacune insupportable!

 

Pol Hyppos Mykonos

Grec de service       

                                                                                           
 
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